Boostez votre carrière grâce aux opportunités à l'international

09 February 2020

Si aujourd’hui, une expérience à l’étranger est jugée indispensable dans certaines écoles, elle est aussi un booster de carrière et d’épanouissement exceptionnel. Quand on postule, on ne part pas pour occuper le poste d’une personne sur place. On arrive dans une zone d’incertitude du pouvoir avec soudain plus d’autonomie, plus de responsabilités et une formidable occasion de développer sa propre vision. 

C’est sur ce thème que sont intervenues Stéphanie Talleux, experte des carrières internationales et nomades et Aude Ceccarelli, consultante en communication écrite et cadre marketing internationale, auprès des membres PWN Paris qui suivent le programme « Drive your career ». Pour nourrir ce quatrième atelier, organisé le 5 février dernier chez Version Originale à Neuilly-Sur-Seine, en plus de leur expérience propre, elles ont convié Emilie Darrasse, directrice de projet de transformation dans le domaine de la performance financière et opérationnelle, à partager son expérience.

Car si les femmes s’ouvrent de plus en plus aux carrières internationales, de nombreux freins demeurent. Petit tour d’horizon des écueils et astuces à connaitre pour booster votre carrière au féminin et vivre pleinement votre expatriation.

Souvent considérée comme une manière de se relancer ou de se réinventer, une expérience internationale met les membres d’un couple dans une dynamique de succès et d’adaptation. Elle place aussi de nombreuses femmes là où on ne les attend pas au sein d’une entreprise : " Je suis partie deux fois ", se souvient Emilie Darrasse. " Une fois en Inde, une autre fois aux Etats-Unis. Personne n’imaginait que je pouvais avoir envie d’y aller. J’avais deux enfants et j’étais en dehors des radars."

Très souvent encore, la carrière d’un homme passe avant celle d’une femme. " Quand la question se pose pour elles, les stéréotypes féminins prévalent et l’entreprise adopte une attitude protectrice", commente Stéphanie Talleux.  Avant tout, c’est l’envie de relever ce challenge qui doit pousser une femme à faire acte de candidature et rien que l’envie s’accordent à dire les 3 intervenantes. " Je travaille dans l’informatique et je savais que l’Inde était un peu le passage obligé pour évoluer. Mais ce n’est pas ce qui a présidé à mon choix. C’est une décision de couple. Nous avions la trentaine, deux enfants, un appartement et travaillions chacun dans une grande entreprise. Nous nous sommes lancés d’un commun accord dans un nouveau projet de vie. " 

Pour enclencher l’expatriation, les femmes doivent absolument se signaler. " Il ne faut pas attendre qu’on pense à vous ", rappelle Emilie.  Il faut ensuite structurer un discours autour de ce choix et expliquer ce que l’on peut apporter, sans oublier d’envoyer un CV à l’équipe managériale sur place.

Du côté des ressources humaines, il faut souvent cocher les bonnes cases : avoir déjà au moins une expérience à l’étranger, connaitre la langue du pays et ne modifier qu’une seule variable professionnelle par ce départ. Si vous n’avez pas le profil attendu, pas d’inquiétude. Aborder ouvertement les points de blocage avec eux ne pourra tourner qu’à votre avantage. N’oubliez pas que beaucoup de femmes estiment devoir coller à 100% à un profil pour pouvoir prétendre à un poste, alors que la majorité des hommes se contentent de 60%.

Côté salaire, la négociation reste très personnelle. Néanmoins, il faut prendre en compte plusieurs facteurs : le financement de l’école française pour les enfants, la voiture de fonction, le logement, etc. Au-delà du salaire, il faut bien évaluer tous ces avantages et négocier chaque aspect, y compris la comptabilisation de vos points de retraite lors de votre séjour à l’étranger. " Si vous êtes à Singapour, n’oubliez pas que vous prendrez sans arrêt l’avion, pas le train ", souligne Stéphanie Talleux. Sachez aussi qu’au retour, vous devrez entrer dans le même processus de négociation.

      

Autre facteur à ne surtout pas négliger quand on décide de partir : la dimension interculturelle de l’expatriation. " Il faut s’adapter à la différence sans pour autant virer dans l’extrême inverse, ce qui peut être une cause de grande souffrance ", rappelle Stéphanie Talleux. L’interculturalité est trop souvent négligée par les candidats, alors qu’une simple journée de formation permet d’en prendre conscience tant avant de partir qu’au retour. Emilie se souvient de son sentiment de panique peu de temps après son arrivée en Inde lorsqu’à deux jours du bouclage d’un projet rien n’avait avancé : " En deux jours, la mobilisation a été énorme pour atteindre l’objectif. Je me suis rendu compte que les équipes indiennes raisonnaient de manière cyclique alors que je fonctionnais moi sur un mode linéaire. " Il faut accepter les périodes de flottement, caractérisées par une perte de repères et de confiance en soi. Cette sensation de manquer d’efficacité n’est que temporaire. " Il faut dépasser le choc culturel, viser les bénéfices et redonner du sens à sa présence là-bas ", conseille Stéphanie Talleux. 

Une expérience à l’étranger est transformante. On l’aura compris, elle se travaille avant, pendant et après une période d’expatriation. D’où la nécessité de faire un point sur son identité professionnelle : une expérience internationale, avec l’autonomie et les responsabilités qu’elle offre dans un contexte culturel différent, nécessite de réfléchir à la suite. " On n’est plus les mêmes au bout de trois ans…ce qui rend toute anticipation difficile " précise Aude Ceccarelli, auteur de deux livres sur le sujet et marquée par son expatriation au Kazakhstan. " Il faut maintenir un contact avec le réseau français dans l’idée d’une préparation au retour car quand vous partez loin, on ne vous attend plus les bras ouverts ". Parfois aussi, c’est un événement familial qui précipite le retour. Dans tous les cas, il ne faut pas négliger qu’au bout de 3 ans, retravailler selon des codes français ne va plus forcément de soi. " On projette sur vous une forme d’arrogance", note Stéphanie Talleux. " Il faut travailler le lien pour dissiper ce malentendu ; redire ce qu’on est parti faire et expliquer ce que l’on peut désormais apporter. Il faut capitaliser sur votre expérience! "

Parfois le choc est violent : il n’est pas toujours facile de retrouver un ancien poste quand on a montré que l’on pouvait faire autre chose et autrement. Dans ce cas, il peut être intéressant de s’ouvrir à d’autres entreprises qui valorisent davantage ces nouvelles compétences ou bien planifier un nouveau départ à l’étranger.

Pour Emilie Darrasse une expérience réussie à l’international tient essentiellement à 3 facteurs : " Il faut recréer la cellule familiale dans le pays d’accueil avec un conjoint qui trouve aussi sa place ; développer une vie sociale dans le quartier, avec l’école de vos enfants et au-delà de la communauté française sur place. Enfin, je dirais que le cercle professionnel est aussi important. Ces 3 éléments étaient réunis dans mon aventure indienne. C’est le séjour qui m’a le plus marqué. "

 

Aller plus loin :
 
Aude Ceccarelli raconte ses expériences dans deux livres, entre autobiographie et fiction : le premier s’intitule « Kazakhstan, chroniques vagabondes », paru aux éditions Olizane.
Le second, « Côté Hublot », paraîtra en mars 2020. 
 
Stéphanie Talleux est pour sa part l’auteure de deux ouvrages pratiques sur l’expatriation :
« Réussir ma première expatriation » et « Conjoint d’expatrié, votre carrière continue » aux éditions Studyrama.

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