Arrivée à Bucarest, mes premières impressions étaient celles d’un pays toujours bouleversé par son histoire douloureuse. La tristesse d’une architecture volontairement dédaigneuse de l’individu, le magnifique patrimoine de la capitale roumaine détériorée par des décennies de corruption et d’inertie et l’absence de lieux de rencontres seulement lentement comblée par des cafés et des restaurants me rappelle mon enfance dans le Berlin de la réunification. 

 La statue monumentale de Lénine devant la maison de la Radio a été remplacée par une sculpture abstraite. La maire actuelle - une femme  voilà - fait construire - acte symbolique dans un pays profondément religieux après la chute du communisme - une nouvelle église encore plus haute que le palais mégalomane du dictateur Ceausescu. 

Deux de nos hôtes de PWN Roumanie me racontent comment ils ont passé leur enfance dans un des quartiers proche du palais, qui n’a pas été rasé pour le construire. Ils ont fait la queue pour un litre de lait dans la boue et les bouchons autour de ce chantier gigantesque de plus d’une décennie, qui plongeait le pays entier dans la pénurie et l’inflation.  

Trente ans après la révolution la ville ancienne complètement abandonnée retrouve finalement peu à peu sa splendeur. Des magnifiques librairies, des boutiques chics et des projets pleins de créativité sont à découvrir avec des sites historiques fascinants et une gastronomie faste et plaisante. Des cafés tendance dans des quartiers pavillonnaires entre belle époque et Bauhaus, des fleuristes artistiques, une grande population d’étrangers souvent français qui se construisent une nouvelle existence dans un pays moins saturé et dans une démarche ressentie comme plus authentique. 

Nous étions plus que chaleureusement accueillis par la formidable Virginia, Présidente de PWN-Roumanie, Carmen, Paula, et beaucoup d’autres membres… qui ont organisé une réception magnifique dans le très beau Centre culturel français. 

Même l’Ambassadrice de France, qui nous a fait l’honneur d’assister, était très impressionnée par l’énergie résultant de la belle initiative de PWN Paris de visiter, après Vienne, Bucarest et puis peut être encore d’autres. 

Carmen et son équipe nous ont présenté un film – en français -  sur des « femmes remarquables » ; un travail de passionnées sur des femmes inspirantes qui ont marqué une époque.  

 Je voudrais également mentionner la directrice de notre hôtel très généreux Cismigiu: Georgeta, membre PWN-Roumanie, femme hautement intéressante, modeste, parfaitement trilingue avec un excellent parcours en hôtellerie de luxe, qui me semble assez représentative de la nouvelle Roumanie. Georgeta vient de terminer un MBA grâce au programme de mentoring PWN, comme elle me raconte. Le plus grand regret de sa carrière dans le secteur est qu’elle ne trouve plus de personnel qualifié depuis quelque temps. Dès qu’elle a formé quelqu’un, il s’en va à l’étranger pour être mieux payé. L’émigration massive frappe en effet aujourd’hui tous les secteurs d’une société, connue il y a quelques années pour des salaires les plus bas de l’Europe et des ouvriers hautement qualifiés. 

Ce qui donne confiance et même l’envie de suivre de très près l’évolution de ce pays si fascinant avec son histoire mouvementé et ses nouvelles ambitions de stabilité et de modernité, ce sont effectivement des femmes comme Virginia, Georgeta, Carmen et Paula, qui de manière très visible et néanmoins assez altruiste sont déterminées de faire progresser le pays, d’avancer ensemble vers plus de libertés, vers des possibilités pour chacun et vers la construction d’un avenir meilleur. 

Et voici un article écrit par Viginia Otel, Présidente de PWN Romania (in english)