Il y avait beaucoup de simplicité et d’authenticité sous les lustres du Sénat jeudi 21 mars. Nous avons reçu Marie Eloy, qui a créé le réseau d’entraide "Femmes de Bretagne" en 2015, et le réseau d’affaires Bouge ta boîte en 2017. Le premier (7 500 femmes en Bretagne et Loire Atlantique) s’adresse essentiellement à des porteuses de projets ayant besoin d’une communauté bienveillante pour éclore, tandis que le second (près de 200 cercles créés en un an et demi) entend accroître le chiffre d’affaires d’entrepreneures et professions libérales à travers la recommandation mutuelle.

Marie Eloy a partagé avec nous son histoire personnelle, ses différentes expériences professionnelles (journaliste à travers le monde pour RFI, co-fondatrice d’une école Montessori), les constats effectués dans son entourage de femmes et qui corroborent malheureusement les statistiques (80% des entrepreneures ne vivent pas de leur activité !), son expérience du sexisme lors de ses recherches de mécènes et levées de fonds, son partenariat de la première heure avec BNP Paribas, l’énergie que lui donnent toutes les femmes qu’elle rencontre. 

Face à cette femme si inspirante, la trentaine de femmes présentes a posé des questions à la fois sur le fonctionnement des deux réseaux, la manière dont Marie concilie vie familiale et ambitions professionnelles, son avis sur la féminisation des noms de métiers ou encore son moteur. A ce dernier sujet, notre invitée a d'abord hésité, semblant chercher en effet quel est ce ressort qui la pousse chaque jour à l'action malgré les embûches. Puis c'est venu, avec une simplicité désarmante : « l’injustice, ça m’énerve ».

Nombre d’entre nous se sont reconnues ici ou là - l’absence d’encouragements à certains moments clés, les difficultés quotidiennes des mères solo - mais la convergence entre PWN et les deux réseaux de Marie Eloy a, elle, été unanimement reconnue comme une évidence : mêmes principes de bienveillance et d’entraide, même importance accordée au réseautage (« rendez-vous visibles ! »), mêmes constats du tabou que représente encore trop l’argent pour les femmes (« l’argent, c’est notre plafond de verre »), mêmes convictions sur la puissance de la sororité (« nous sommes fortes, et nous sommes fortes ensemble »).

Des liens sont donc tissés pour travailler ensemble : Marie diffusera l’information sur le Prix de l’entrepreneure responsable, PWN lui transmettra la vidéo réalisée sur le sujet « Les femmes et l’argent », l’emprunte locale de l’une va épouser les moyens de l’autre. A suivre !